le billet de la semaine
Héroïques
On est pas passés loin. Le crash. Vendredi noir, autant dans le ciel que sur le terrain, la crise avait quitté l'économie pour faire ses petits ravages dans nos rangs. Mais la conjecture, qui nous faisait trembler vendredi, s'est montrée favorable en nous faisant affronter une équipe « abordable » presque un « cadeau ». La première, elle, pour ceux qui n'ont vu du match que le score, semble au-dessus de la crise. Pour tous ceux qui étaient au bord du terrain, par contre, il y a une crise... différente. Je ne parle pas des cartons, ça, après tout, on n'y peut rien. Mais l'infirmerie se remplit, la physionomie de l'équipe s'en trouve changée, et bon an mal an les matchs se suivent et semblent plus difficiles alors que l'équipe « type » affine son jeu, développe son rugby. Finalement, que la réserve nous fasse peur à l'entraînement pour ensuite gagner le dimanche, que la première des mardi-vendredi ne soit pas sur le pré le dimanche ( à peu de choses prêt, je m'entends ) mais parvienne à l'emporter, même dans les conditions du week-end dernier, face aux bouseux belliqueux et limite consanguins pour certains que nous avons vus, tout cela n'est, au fond, que de l'héroïsme. Je m'explique. D'abord il faut oublier le héros de Walt Disney, le héros américain belle gueule, tête bien faite dedans aussi, qui ne faiblit jamais, adios Superman, bye bye John Mc Clane (et Mc Cain aussi mais là je digresse) vertig le manichéisme tout blanc / tout noir. Un héros, c'est celui qui ne découvre sa force que dans les pires conditions. C'est le résistant malgré lui, comme Bourvil dans Le Mur de l'Atlantique, ou, plus frappant encore, c'est, et on va me dire que je suis chauvin, c'est le kamikaze qui se fait sauter en dernier recours. Je pense à la Seconde Guerre Mondiale hein, au Kamikaze première génération, « esprit du vent » ou « vent divin » selon les traductions. Certes, nous sommes allés la chercher cette victoire à l'extérieur, avec les dents, avec les tripes, mais au sortir du match, ce sont nos amis les médecins et les kinés qui se frottent les mains. L'héroïsme ne fait pas de vieux os. On en avait besoin, oui, de nous prouver qu'on était une équipe malgré l'adversité, malgré la conjecture, malgré les conditions, malgré la malchance, et pour resserrer les liens, en ce 11 novembre, j'oserai dire rien de mieux qu'une tranchée. Surtout quand on sait le champ de patate sur lequel on a joué dimanche. Nous l'avons fait. Maintenant, allons plus loin, dépassons ce cap. Nous fûmes héroïques, nous serons impériaux. Nous serons au-dessus de toutes les équipes que nous affronterons. Nous ne nous laisserons pas toucher par elles, quoi qu'elles fassent. Pour que la saison se finisse sans avoir à laisser de côté ceux qui se sont sacrifiés, pour que la saison se finisse avec tous les acteurs échirollois sur le terrains, nous nous devons d'être impériaux.
On est pas passés loin. Le crash. Vendredi noir, autant dans le ciel que sur le terrain, la crise avait quitté l'économie pour faire ses petits ravages dans nos rangs. Mais la conjecture, qui nous faisait trembler vendredi, s'est montrée favorable en nous faisant affronter une équipe « abordable » presque un « cadeau ». La première, elle, pour ceux qui n'ont vu du match que le score, semble au-dessus de la crise. Pour tous ceux qui étaient au bord du terrain, par contre, il y a une crise... différente. Je ne parle pas des cartons, ça, après tout, on n'y peut rien. Mais l'infirmerie se remplit, la physionomie de l'équipe s'en trouve changée, et bon an mal an les matchs se suivent et semblent plus difficiles alors que l'équipe « type » affine son jeu, développe son rugby. Finalement, que la réserve nous fasse peur à l'entraînement pour ensuite gagner le dimanche, que la première des mardi-vendredi ne soit pas sur le pré le dimanche ( à peu de choses prêt, je m'entends ) mais parvienne à l'emporter, même dans les conditions du week-end dernier, face aux bouseux belliqueux et limite consanguins pour certains que nous avons vus, tout cela n'est, au fond, que de l'héroïsme. Je m'explique. D'abord il faut oublier le héros de Walt Disney, le héros américain belle gueule, tête bien faite dedans aussi, qui ne faiblit jamais, adios Superman, bye bye John Mc Clane (et Mc Cain aussi mais là je digresse) vertig le manichéisme tout blanc / tout noir. Un héros, c'est celui qui ne découvre sa force que dans les pires conditions. C'est le résistant malgré lui, comme Bourvil dans Le Mur de l'Atlantique, ou, plus frappant encore, c'est, et on va me dire que je suis chauvin, c'est le kamikaze qui se fait sauter en dernier recours. Je pense à la Seconde Guerre Mondiale hein, au Kamikaze première génération, « esprit du vent » ou « vent divin » selon les traductions. Certes, nous sommes allés la chercher cette victoire à l'extérieur, avec les dents, avec les tripes, mais au sortir du match, ce sont nos amis les médecins et les kinés qui se frottent les mains. L'héroïsme ne fait pas de vieux os. On en avait besoin, oui, de nous prouver qu'on était une équipe malgré l'adversité, malgré la conjecture, malgré les conditions, malgré la malchance, et pour resserrer les liens, en ce 11 novembre, j'oserai dire rien de mieux qu'une tranchée. Surtout quand on sait le champ de patate sur lequel on a joué dimanche. Nous l'avons fait. Maintenant, allons plus loin, dépassons ce cap. Nous fûmes héroïques, nous serons impériaux. Nous serons au-dessus de toutes les équipes que nous affronterons. Nous ne nous laisserons pas toucher par elles, quoi qu'elles fassent. Pour que la saison se finisse sans avoir à laisser de côté ceux qui se sont sacrifiés, pour que la saison se finisse avec tous les acteurs échirollois sur le terrains, nous nous devons d'être impériaux.